Grand bien vous fasse, France Inter, 17 mai 2022
La trahison est perçue comme un acte forcément mauvais, méchant, mesquin, qui entrainerait une perte absolue de confiance envers celui qui a trahi. Mais si trahir était bon pour nous et pour ceux qui nous entourent ?
À partir de quand les trahisons deviennent-elles nécessaires dans le cercle familial ? Ces trahisons familières qui nous empêchent d’être soi, par peur du conflit de loyauté, par faiblesse, par routine… Quand on se force par exemple à voir des amis avec lesquels on ne partage plus grand chose ou quand on s’oblige à se conformer à des désirs professionnels parentaux qui ne nous correspondent pas du tout…
Pourquoi trahir peut aussi devenir un acte d’indépendance, à condition de se dégager de la vision traditionnelle du traitre, type Judas ou Brutus. Et comment trouver le courage de rompre certains liens, certains engagements qui nous empêchent d’être soi…
À l’antenne :
Nicole Prieur, philosophe et psychanalyste spécialisée dans les relations familiales. Directrice du Conseil scientifique du Ceccof (centre d’études cliniques des communications familiales). Auteure de « Les trahisons nécessaires – s’autoriser à être soi » (Robert Laffont, novembre 2021).