Cahiers critiques de thérapie familiale et de pratiques de réseaux 2022/1 (n° 68), pages 191 à 193
par Édith Goldbeter-Merinfeld
Qui parle de loyauté se doit de préciser envers qui elles s’adressent : envers soi, envers un(e) autre, envers les autres, quels autres ? Les trahisons nous guettent ici au tournant !
Nicole Prieur, philosophe et psychothérapeute, nous entraîne dans ce labyrinthe où les questions et les réponses sont contradictoires et elle conclut par cette constatation : « on ne peut pas ne pas trahir » !
Partant de là, cet auteur nous propose de lever le tabou qui pèse sur les trahisons, en relevant que « les trahisons s’avèrent souvent nécessaires » pour nous permettre de rester fidèle à nos propres valeurs. Il faut donc apprendre à devenir un « traître responsable » affirme-t-elle.
Cet ouvrage a des côtés jubilatoires en nous orientant vers une libération des contraintes imposées par une morale définie de manière trop restreinte et rigidifiée. Parsemé de nombreuses vignettes puisées dans l’expérience clinique de l’auteur, il convoque aussi des philosophes comme Marcel Mauss, des écrivains comme Dostoïevski ou Albert Camus, et trouve de l’inspiration aussi bien dans un conte d’Andersen que dans l’Ancien et le Nouveau Testament ou encore dans la mythologie grecque.
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